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Adélaïde's accounts
9 juillet 2009

Ma balade du 03 Août 2007

Une histoire vécue !

        Ce matin , en ouvrant mes volets vers six heures trente , j'ai senti qu'il allait faire beau . A l'Est , le jour qui se levait à peine , avait une teinte rose-mauve si jolie que je suis restée l'admirer un moment . J'ai enfilé mes bottes , pris mon blouson et , inutile de siffler les cockers , à peine réveillés , ils étaient déjà massés devant la porte . Quand j'ai ouvert le volet roulant , j'ai émis un "chut " autoritaire , celui qui ne tolère aucun jappement de joie à la sortie sur la terrasse ! Ce n'est pas la peine de sortir de si bonne heure de leurs rêves et de leurs illusions tous les voisins humains , enfouis , heureux encore , au fond de leur lit ! Tant pis pour eux , ils ne savent pas ce qu'ils perdent !

a_cette_Mellie

MELLIE

      A grandes enjambées , foulant l'herbe fraîchement tondue d'hier , mais trempée , nous nous rendons en cortège auprès de Mellie , la seule jument que nous ayons et qui demeure à la maison . Récupérée fourbue , la pâture lui est interdite à vie . Donc sur son maigre herbage , nous lui servons sa ration du matin , à savoir granulés et bon foin odorant ! Les cockers reniflent les odeurs de la nuit sur les touffes de mauves disséminées dans le pré . Sans doute les odeurs des renards .

  Dans un boxe , dévolu au stockage des aliments des chevaux , je prépare les rations pour Nounouk ( Nash Guard ) et Sham ( Shammar du Pont ) que nous allons nourrir dans quelques instants .  Je répartis les granulés dans deux sacs que je fourre dans mon sac à dos dans lequel se trouvent déjà ma bouteille d'eau et des laisses au cas où.........!

Les cockers attendent sagement le moment du départ . Une dernière courroie à boucler et c'est bon ! Arrivés au portail , j'écoute les bruits , pas un son , pas de voiture donc , hop , toute la troupaille au mot "GO " a traversé et nous voilà sur la petite route goudronnée qui dessert six maisons , situées en face de chez moi , de l'autre côté de la grande route . Elles sont vite dépassées, le chemin est maintenant terreux et au fur et à mesure que nous le suivons , il se rétrécit pour n'être plus qu'un sentier de randonnée pédestre , équestre et cyclable !

  Le ciel rose-mauve vire au bleu pâle et quelques taches jaunes annoncent l'arrivée de l'astre rayonnant . Comme le sentier se dirige dans cette direction , j'assiste avec plaisir à sa naissance et même à son retour , devrai-je dire car il nous avait un peu oublié ces derniers temps !

  Le petit chemin grimpe jusqu'à une croix que quelqu'un fleurit avec assiduité , un parterre de scabieuses et de dimorphotécas attend les premiers insectes butineurs , tandis que le soleil monte à vive allure dans le ciel . Il faudra que je demande pourquoi cette croix a été dressée à cet endroit ! Nous sommes sur la hauteur , dans le lointain , déformé par la brûme mauve qui l'enveloppe , le port du Conquet apparaît à l'horizon .

Les cockers sont affairés , que d'odeurs ! Ils ne savent plus où donner du nez ou de la patte !

Mon petit chemin serpente entre deux champs de blés fraîchement moissonnés qui ne laissent voir que des chaumes taillés en brosse ,puis  amorce un virage sur la gauche et soudain , c'est la descente , poudreuse , pierreuse et assez raide . A mi-côte , deux lapereaux de l'année nous ont entendus et s'empressent de gagner un refuge . Bien sûr , ces odeurs fraîches émoustillent les truffes de mes fins limiers !

           Deux geais nous découvrent et se mettent en criant à alerter la petite vallée qui commence à se deviner . Bonne dernière, j'arrive sur la route que nous devons emprunter pendant deux cents mètres environ . Personne , j'accélère mon allure , le goudron me permet de marcher plus rapidement . Un grand lièvre roux qui revient du ruisseau , s'arrête un instant pour nous regarder , puis en deux bonds magnifiques , disparaît  dans le petit bois qui nous surplombe sur la droite ! Je suis sûre qu'il doit nous observer , ce sont des animaux très curieux . Les cockers essaient d'imiter le lièvre mais le talus fait deux mètres de hauteur et malgré leurs efforts , aucun d'entre eux n'arrivent à escalader la paroi glaiseuse !

  Un autre virage et nous bifurquons à droite dans la nouvelle vallée qui s'ouvre devant nous . La petite route est encore goudronnée mais elle n'amène qu'au vieux moulin . Ensuite , le chemin poussièreux aux ornières encore boueuses nous attend sous les chênes . Il longe notre prairie et dans le grand silence purificateur du matin , j'entends mes deux chevaux qui renâclent . Je ne les vois pas , le rideau des saules est trop épais , mais je suppose qu'eux nous ont entendus !

Les rayons du soleil qui filtrent à travers les troncs des chênes sur ma gauche , dessinent de jolies marquetteries ensoleillées sur notre chemin plutôt sombre . Des empreintes , en croissants de lune qui se font face , m'indiquent qu'un chevreuil a traversé le chemin ici , sans doute pour aller se désaltérer au ruisseau de ma prairie .Les cockers s'égaient parmi les digitales attardées, toujours sentant de-ci , de-là  . Des gros pigeons ramiers s'envolent des chênes où ils faisaient leur toilette matinale, lissant avec soin leurs plumes .

Le chemin commence à redescendre, au printemps à cet endroit , les genêts étalent leurs ors , c'est somptueux ! Actuellement leurs graines dans des gousses noircies , émettent un léger bruit de clochettes , au moindre souffle de vent ou lorsqu'on les frôle . Mesdames les mésanges , charbonnières et bleues s'en donnent à coeur joie , têtes en bas , tout en pérorant joyeusement , notre passage ne les trouble même pas !

     Voici l'entrée de la prairie , les cockers me devancent , Nounouk et Sham , à leur vue , hennissent joyeusement ! Ne sont-ils pas pour eux les messagers annonciateurs du premier repas de la journée ? Lorsqu'après avoir rampé sous trois rangées de fils , j'émerge enfin , ils sont là à m'attendre !

a_ces_chevaux

SHAMMAR & NASH GUARD

Je leur parle , flatte les encolures , puis ouvre mon sac à dos et je les nourris , chacun dans son propre seau  . Encore des caresses , j'aime l'odeur des chevaux dans le petit matin !

J'examine pour voir s'il n'y a pas de blessures, je claque quelques mouches , puis je remplis leur abreuvoir avec un arrosoir . Je n'ai qu'à descendre dans le ruisseau et à remplir mon arrosoir ! J'aurais bien aimé qu'ils se désaltèrent seuls au ruisseau mais les berges rendues peu stables à cause des inondations de l'hiver , les découragent toujours , ils enfoncent un peu trop leurs sabots dans l'humus et ça ne les met pas en confiance !

Encore des caresses , je planque mon arrosoir derrière un roncier , ce ne serait que le troisième qu'on me déroberait  ! On m'a également soulagée de deux postes de clôture , c'est pourquoi , je n'en mets plus : uniquement trois rangées de fils ! Nous repartons par la prairie qui n'est pas très large mais qui doit bien faire trois cents mètres de long .

     A un moment je me retourne pour regarder mes chevaux une dernière fois et debout , parmi les joncs , je m'aperçois que je ne vois aucune trace de civilisation . Dans le lointain , deux collines ferment la vallée et me cachent l'océan . Dans ma prairie , je ne vois que mes deux chevaux , tout au fond et de chaque côté , les pentes boisées servant d'écrin aux prairies ! Pas un bruit , seuls le gazouillis des oiseaux et le murmure du ruisseau troublent le silence ! Le silence vert sous le bleu du ciel . Quel beau jour , quelle belle matinée !

      Nous sautons le ruisseau, pas de héron ce matin , il fait frais dans le petit bois de chênes . Arrivés au sommet , nous traversons un herbage délaissé récemment par des bovins et rattrapons notre petit chemin pierreux non loin de la croix  . Pas âme qui vive , pas une voiture  , il n'est même pas neuf heures lorsque nous rentrons .

    Mes cockers comme il fait beau , se laissent tomber sur la terrasse , après avoir bu et s'endorment rapidement . Je prépare mon petit déjeuner : jus de raisin , fruits , thé et deux tartines avec de la confiture de figues , prends ma douche et plateau en main , vais m'installer à la table verte , celle qui se trouve sur la pelouse , sous l'eucalyptus . Les gamelles sont servies et je goûte cet instant de bonheur à sa juste valeur . Dans l'odeur des buddléias , je sirote mon thé , les yeux dans le vague , en repensant à ma jolie balade de ce matin !

Fin !

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Commentaires
C
Tu as raison de sauvegarder tous tes superbes textes!
G
Et pendant ce temps-là, d'autre montait dans leur voiture pour 35 min de route et allait s'enfermer pour la journée, lol. Mais samedi, il fait beau et je vais pouvoir en profiter. @+
Adélaïde's accounts
  • J'adore la Nature, j'aime m'y promener, la photographier, faire des rencontres florales et animales. Je vis en compagnie de cockers et de chevaux. Mes passions sont le jardinage et l'écriture.
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