BALADE DU MATIN
Sept heures du matin ,
Je siffle mes chiens ,
Et puis nous partons
Loin des habitations .
Le chemin devient sentier ,
Mes chiens ; ni laisse , ni collier !
Dans les poches de mon blouson
Les deux mains enfoncées ,
J'avance entre des champs de blé ,
Puis je descends dans le vallon .
Les chiens dévalent ,
Ils sont heureux ,
J'ouvre le bal ,
Le ciel est bleu !
Les chiens s'amusent ,
Des pistes suivent .
Jardins des Muses
Sur les deux rives !
La mousse est douce ,
La lune est rousse ,
Les libellules
Sortent des bulles
Dont le ruisseau
Charrie les eaux .
A saute-caillou ,
Sur l'autre rive ,
Héron , coucou
Et puis les grives .
Mes chiens exercent leur flair,
Normal , ce sont des cockers !
Des iris de couleur jaune
Se hissent au bord du ruisseau ,
Des peupliers en colonne
Y trempent leurs pieds dans l'eau .
De ma botte , j'effleure les menthes ,
Je suis au pays des senteurs !
Chèvrefeuilles , lianes exubérantes
M'imprègnent de leur odeur .
Plus loin , c'est la camomille
Qui exhale son doux parfum
Et puis vient l'odeur du thym.
Une fauvette lance sa trille !
Les cockers en arrêt soudain ,
Regardent filer un lézard vert
Puis le recherchent avec entrain
Dans les herbes et sous les fougères .
Sous le soleil qui s'affirme ,
L'air devient tiède, le ciel bleuit ,
Un rouge-gorge chante son hymne
A l'astre qui soudain , resplendit .
Le sentier longe les prairies
Où mes chevaux paissent à l'envie !
Une belle couleuvre à collier
Passe sans bruit , l'air étonné ,
Elle s'est montrée si discrète
Que mes cockers ne l'ont pas vue ,
Trop pressés d'atteindre la crête !
Peut-être allait-elle faire sa mue ?
Un héron s'envole , silencieusement ,
Surprise par son envergure ,
Je le suis des yeux , un moment ,
Puis je reviens à la verdure
Des saules qui m'environnent .
Le sentier se met à grimper
Et au sommet , la mer me donne
L'éclat bleuté de sa beauté !
Je reste là avec mes chiens ,
Il est vrai qu'on s'y sent trop bien !
On regarde , on goûte au bonheur ,
A la simple joie de cette heure
Où seule face à la mer
Avec ma troupaille de cockers ,
Bonjour , ô monde , tu m'appartiens !
Et je déguste l'instant serein !
Hélas , il nous faut revenir ,
Le temps s'égrène à nouveau,
Dans le lointain , j'entends des rires .
Alors , rentrons , puisqu'il le faut !!
11/07/2007